Capital Risque

DE Manuel Antonio Perreira
MISE EN SCÈNE Jérôme Wacquiez

Qu’est-ce que veut dire « réussir sa vie » ?

À la sortie du lycée, un groupe de jeunes de Clermont-Ferrand prend des chemins différents, faisant le choix de leurs études supérieures. Une scission se crée alors entre ceux qui gagnent la capitale pour intégrer de prestigieuses grandes écoles et ceux qui restent en province pour trouver un emploi ou intégrer des écoles ou universités moins renommées.

Pour ces jeunes qui peuvent et qui décident de suivre les formations de ces grandes écoles, une seule chose a de l’intérêt : réussir leur vie professionnelle à tout prix en intégrant l’élite de la société française. Mais dans cette obsession de réussite, plusieurs brûlent intérieurement leur capital émotionnel.

Capital risque, deuxième volet de la trilogie de Manuel Antonio Pereira autour de la jeune génération européenne, met en scène un groupe de jeunes étudiants de Clermont-Ferrand. Souhaitant profondément « réussir leur vie », sans pour autant la changer, ils tentent les grandes écoles parisiennes telles que Dauphine, HEC, ESSEC.

Parmi ces jeunes étudiants, Célia a la soif de réussir professionnellement mais brûle intérieurement son capital émotionnel.

« En tant que psychanalyste et praticien, je me suis rendu compte que les gens sont parfois victimes d’incendie, tout comme les immeubles. Sous la tension produite par la vie, dans notre monde complexe, leurs ressources internes en viennent à se consumer comme sous l’action des flammes, ne laissant qu’un vide immense à l’intérieur, même si l’enveloppe externe semble plus ou moins intacte. »

Herbert J. Freudenberg

DE Manuel Antonio Perreira
MISE EN SCÈNE Jérôme Wacquiez
ASSISTANAT À LA MISE EN SCÈNE Makiko Kawaï
RÉGIE GÉNÉRALE Siméon Lepauvre
CRÉATION LUMIÈRE Benoît Szymanski
CRÉATION SONORE Émile Wacquiez
COSTUMES Florence Guénand
VIDÉO Yuka Toyoshima
SCÉNOGRAPHIE Adeline Caron, Siméon Lepauvre, Benoît Szymanski, Émile Wacquiez
DÉCOR Jeanne Beau, Thierry Baillot et Cécile Keraudren (TN4 – UTC de Compiègne)
AVEC Alice Benoit, Yolanda Creighton, Adèle Csech, Morgane El Ayoubi, Julie Fortini, Alexandre Goldinchtein, Nathan Jousni, Ali Lounis-Wallace, Isabella Olechowski et Niels Roelandt

PRODUCTION Fabriqué à Belleville – Cie Les Lucioles
COPRODUCTION Le Mail – scène culturelle – Soissons (02), EPCC Bords II Scènes – scène conventionnée – Vitry-le-François (51), PETR Cœur des Hauts-de-France – Péronne (80), DRAC Grand Est, Conseil Régional des Hauts-de-France, Conseil Départemental de l’Oise, Conseil Départemental de la Somme, Ville de Compiègne, Réseau Canopé, Académie d’Amiens, SPEDIDAM, ADAMI
Résidence de création Espaces Culturels de Thann-Cernay
Parcours d’éducation artistique Espace Culturel
Médiathèques Thann-Cernay
Abri Mémoire d’Uffholtz
Maison de la Culture d’Amiens – Pôle européen de création et de production
CCM François Mittérand, Tergnier
SOUTIEN Fonds d’insertion professionnelle de l’Académie de l’Union – ESPTL, DRAC Nouvelle-Aquitaine et Région Nouvelle-Aquitaine, du Fonds d’insertion pour Jeunes Comédiens de l’ESAD – PSPBB et le dispositif d’insertion de l’ÉCOLE DU NORD, soutenu par la Région Hauts-de-France et le Ministère de la Culture, du fonds d’insertion de l’École du TNB.
Avec la participation artistique du Studio d’Asnières ESCA.

En 2018, je travaille avec un groupe de jeunes élèves en cycle d’orientation professionnel de conservatoire autour du texte de Manuel Antonio Pereira, Berlin Sequenz. Le texte édité aux Éditions Espaces 34 est en lice pour le Prix ARTCENA de littérature dramatique. Je rencontre l’auteur. Il travaille autour de la jeunesse. Je travaille autour de la jeunesse et nous nous accordons pour que je monte le deuxième texte de sa trilogie Capital Risque sur la saison 2019/2020. Le texte sera édité en même temps que la création par les Éditions Espaces 34 en janvier 2020.

Pour ce projet artistique, je me suis entouré de sept jeunes comédiens issus des Écoles Nationales de Théâtre (Académie de l’Union – Limoges, ESAD Paris, l’École du théâtre du Nord – Lille et l’École du Théâtre National de Bretagne – Rennes), de deux jeunes comédiennes issues des Studios d’Asnières, école en apprentissage et d’une comédienne avec un D.N.O.P., Diplôme National d’Orientation  Professionnel de Conservatoire à Rayonnement Régional.

Dans cette pièce, il y est question des « grandes écoles françaises ». Il s’agit de faire un état des lieux de notre système éducatif français. Aujourd’hui comme hier, il semblerait que « pour réussir sa vie », il soit nécessaire de suivre le parcours de formation des grandes écoles françaises : HEC, ESSEC, ENA, Écoles d’Ingénieurs, École des Mines…

Comment le système français est-il construit pour mettre en place le grand écart entre un jeune de 18 ans bachelier qui va entrer dans une grande école et un autre jeune de 18 ans bachelier de filière générale, technologique ou professionnelle qui va suivre une formation en université, en BTS ou en DUT et qui va rester en province en n’ayant aucune chance d’intégrer l’élite française ?

La pièce montre comment les codes sont déjà mis en place… On évoque souvent que tout se joue à l’école maternelle, que tout se joue en primaire, au collège mais le lycée est un lieu ou le fossé entre les jeunes va être abyssal. La pièce est axée sur 3 jeunes qui réussissent les grandes écoles et 7 jeunes qui restent dans leur province à Clermont‑Ferrand.

Mais comment cette jeunesse qui réussie va diriger le monde ? Est-ce que réussir son cursus scolaire, c’est sûr, c’est avoir une tête bien faite, mais est-ce synonyme de l’intelligence parfaite ?

Je souhaite à travers cette création parler de la jeunesse, parler à la jeunesse, parler à tous. J’espère qu’une réflexion peut naître et qu’il est nécessaire de faire prendre conscience que seul le diplôme d’une grande école n’est pas l’élément essentiel pour construire et réussir sa vie.

Célia, qui a la soif de réussite, entre dans le Top 5 des grandes écoles de commerce. C’est une jeune fille qui est prête à tout pour réussir.
Emma, restée en province, suit des études en psychologie, est prête à tout pour comprendre le monde dans lequel elle vit.

L’auteur fait un état des lieux de la formation post-bac en France sans pour autant prendre parti.

Pendant les répétitions, je travaille sur le texte et les intentions de jeu du texte bien évidement mais je travaille aussi sur le corps. Comment la jeunesse vit la pression du monde chaotique dans lequel elle vit ? Par le corps, je souhaite mettre en avant cette pression. Je travaille sur les fêlures des acteurs, sur les maladies visibles ou non visibles de notre société. Une partie des répétitions est orientée sur la façon dont l’acteur va exprimer corporellement le malaise de la société.

« Très tendre et acide portrait de bacheliers férus d’ambition. Acrobatique de « parler de la jeunesse et parler à la jeunesse » comme l’ambitionne le metteur en scène Jérôme Wacquiez, comédien qui a longtemps frayé avec Gilles Chavassieux puis le théâtre japonais. Pourtant, avec Capital risque, il fait l’alliance d’une proposition à la fois modeste et futée dans sa forme et intransigeante dans son fond. Pour ce texte – deuxième volet d’une trilogie sur la jeunesse européenne, Manuel Antonio Pereira s’est attaché à rester proche de la langue de cette dizaine de jeunes bacheliers. Sa justesse a été récompensée par le Prix Domaine français des Journées de Lyon des auteurs de théâtre de 2019. Monter à Paris faire des grandes écoles ou rester à Clermond-Ferrand pour aller à la fac ? Célia a décidé : ce sera HEC pour attendre un avion dans le salon de la classe affaire d’Air France et travailler en business class avec Antoine, son « partenaire ». Sans attribuer de prime à telle ou telle formation, Capital risque dresse le portrait d’individus qui s’évaluent, se jaugent dans l’intime comme dans la vie professionnelle et s’engluent parfois dans la prétention en s’éloignant du sens même de leurs actions à force d’ingurgiter en cours qu’il faut « apprendre à oser ». Et peu importe ce que l’on ose. Porté par des comédiens ultra-solides et très précisément dirigés, cette création est tendue vers son propos raide quoique toujours empli de tendresse vis-à-vis de ses protagonistes. Les projections vidéos, quelques accessoires et des panneaux de papiers, des fils, qui utilisent autant la verticalité que l’horizontalité de la scène permettent à cette troupe issue d’écoles nationales et du Studio de théâtre d’Asnières, d’être épaulée mais pas écrasée. Cette bonne distance est plus que salutaire de la part de Jérôme Wacquiez qui signe là sa onzième mise en scène acide et salvatrice. » Nadja Pobel, théâtre(s)

« Les jeunes de Capital risque ne sont pas dans le rêve de Rimbaud de changer la vie, mais dans celui de réussir sa vie. La question de « comment agir ? » est toujours présente, mais les buts divergent de façon radicale. » Sceneweb.fr

« Capital risque met en exergue la volonté légitime des jeunes de réussir leur vie professionnelle. Mais à quel prix ? » Journal L’Alsace

« Le texte est multi-forme : dialogues, monologues, réflexions intérieures à haute voix, narration à la troisième personne. Sous la direction du metteur en scène, les acteurs gèrent cette complexité avec une clarté impeccable. Ils réalisent aussi des
performances physiques : ils dansent, sautent, courent, donnant une grande  réalité corporelle au spectacle, mais en révélant aussi le vide sous leurs pas. Ils ne peuvent pas se canaliser pour faire sourdre le bonheur simple de posséder la jeunesse, la beauté, l’énergie. Ils volent sans savoir atterrir. » Denis Mahaffey, Le Vase Communicant

CONTACT
Production exécutive et déléguée, et Diffusion : Émilie Ghafoorian – 06 18 65 57 00 e.vervaet@fabriqueabelleville.com

CRÉATION le 11 janvier 2020 à 20h30 – La Nouvelle Scène, Nesle (80)
Avignon OFF 2021
TOURNÉE saisons 19-20, 20-21, 21-22 et 22-23