La Révérence

DE Collectif la Poursuite
MISE EN SCÈNE Hala Ghosn

“Costa Concordia est une encyclopédie ? Un musée ? Un parc à thèmes ?
Un monument ? Un miroir fait de miroirs ? Un emblème ? Un portrait mondial de Dorian Gray ? La catastrophe suggère différentes possibilités d‘actions selon son accumulation  matérielle ou selon sa valeur symbolique”.

Ici on traitera des bateaux coulés, des trésors et des accidents, de nos responsabilités.
Ici on parlera du Costa Concordia.
Le nom de Costa Concordia avait comme intention de promouvoir le désir des nations européennes de continuer harmonieusement, ensemble, le chemin de l’union et de la paix.

IDÉE ORIGINALE, MISE EN SCÈNE & ÉCRITURE Hala Ghosn
DRAMATURGE ASSOCIÉ Ronan Chéneau
COLLABORATION ARTISTIQUE Nicolas Petisoff
JEU & ÉCRITURE DE PLATEAU Lina-Hélène Bosch, Gautier Boxebeld, Darko Japelj, Kimiko Kitamura, Jean-François Sirérol
CRÉATION SONORE & MUSICIEN LIVE Grégory Joubert
CRÉATION VIDÉO
David Moreau
SCÉNOGRAPHIE
Damien Schahmaneche
CRÉATION LUMIÈRE Louis Sady
EXPERTS MARITIMES Claire Vandenhaute, lieutenant marine marchande (ferry, croisières) & Frédéric Picart, matelot marine marchande (ferry, croisières)

PRODUCTION La Poursuite
PRODUCTION DÉLÉGUÉE FAB – Fabriqué à Belleville
COPRODUCTION Le Volcan – Scène nationale du Havre, Théâtre Le Passage – Scène conventionnée de Fécamp, Le Rayon Vert – Scène conventionnée de Saint-Valery-en-Caux, Espace Marcel Carné – Saint-Michel-sur-Orge, Théâtre du Cloître – Scène conventionnée de Bellac.

Avec le concours de la DRAC et de la Région Normandie, Département de l’Essonne.

SOUTIEN Spedidam, Odia Normandie, ASTP L’Aire Libre, Saint Jacques de la Lande ; L’Éclat, Pont-Audemer ; L’Étincelle – Ville de Rouen
PARTENARIAT smol.org

Hala Ghosn est artiste associée 2019/21 de l’EMC 91.

L’Inchino en Italien (la révérence), est le nom de la manœuvre que font les paquebots lorsqu’ils naviguent au plus près des côtes. C’est un spectacle pour les touristes qui sont en mer et pour ceux qui sont à terre. D’un bord à l’autre ils se saluent, les yeux émerveillés par les lumières de la côte et les centaines de hublots illuminés.

Cette manœuvre, les bateaux de Costa Croisières la faisaient. C’était une attraction, risquée certes, mais demandée autant par les touristes et la direction de la Costa que par les habitants des côtes qui profitaient eux aussi de ces passages.

Le Concordia transportait à son bord 4231 passagers et personnels de bord, officiers, matelots et hôteliers lorsqu’il a percuté le Scole, un récif proche de l’île du Giglio, dans la nuit du 13 janvier 2012. Son inchino a provoqué une tragédie. 32 personnes ont péri. 4199 sont revenues à terre. On dénombrait à bord près 44 nationalités et presque autant de langues différentes.

Le Concordia n’a pas sombré, il s’est échoué. Cette manœuvre, attribuée au “hasard chanceux” par certains, à la compétence du commandant pour d’autres, a sauvé des milliers de vies.

Que nous raconte cette tragédie aujourd’hui ? Dans  l’inconscient collectif, le naufrage du Concordia, c’est l’histoire de ce commandant qui quitte un navire en train de sombrer, sans se préoccuper d’évacuer les passagers. « C’est l’histoire d’un frimeur italien qui a raté son coup et qui s’est sauvé comme un lâche”.

Le naufrage a fait la une de tous des médias internationaux. Il a eu, en Italie, un retentissement politique conséquent. La marine italienne est une fierté. C’est tout un pays s’est senti bafoué, humilié, attaqué. Ce qui s’est déroulé dans la passerelle de commandement cette nuit-là, et l’enchainement des événements qui ont suivi, jusqu’à aujourd’hui ont dépassé la tragédie humaine.

Concordia a pris une dimension politique. Le commandant Schettino est devenu  l’incarnation de la déroute politique italienne, de la désinvolture et de l’égoïsme, de l’irresponsabilité de ses dirigeants. Le Concordia est devenu le symbole du naufrage du Navire Italie…

Au delà de la tragédie humaine, la naufrage du Costa Concordia questionne notre capacité à accueillir un événement dans sa complexité. Un bateau de croisière est une micro-société, un concentré d’une société marchande, d’une société de loisirs qui demande du “spectacle”.

Un paquebot est dirigé par un commandant qui a sous ses ordres un équipage très hiérarchisé. Bien que le commandant soit maître à bord, il doit respecter les injonctions de la compagnie qui l’emploie.

Quelles sont les responsabilités des uns et des autres lorsque l’accident survient ? Pourquoi l’équipe de quart présente dans la passerelle n’a-t-elle pas relevé les incohérences de la préparation de la navigation, ni le rapprochement excessif de la côte ? Comment expliquer que cette même équipe n’ait pas pris les décisions urgentes, ou ait tardé à les prendre ?

Le rapport décrit un commandant complètement inconscient de la gravité de la situation et un équipage qui suit passivement ses
consignes… La Costa avait-elle expressément demandé au commandant de créer le “spectacle” en pratiquant cette “révérence” ? Les preuves de cette demande ont-elles existées ? Le commandant a-t-il réellement « abandonné » le navire ? L’accident fatal est-il la responsabilité d’un seul homme ?

Un événement tel peut-il réussir à nous interroger nous-mêmes, notre rapport au monde et aux éléments, à la catastrophe, à interroger nos attentes ?

Tous ces éléments ont été des pistes d’écritures (à la table et au plateau), pour interroger la notion de responsabilités individuelles et collectives. Nos recherches ont mêlée nos diverses interprétations de cette tragédie, documentations, fictions, nos investigations et nos réflexion intimes.

CONTACTS
Diffusion : Gwenaëlle Leyssieux – Label Saison – 06 78 00 32 58 gwenaelle@labelsaison.com
Production exécutive et déléguée : Émilie Ghafoorian – 06 18 65 57 00 e.vervaet@fabriqueabelleville.com

CRÉATION le 3 mars 2020 au Volcan – Scène Nationale du Havre.
TOURNÉE Saisons 20-21 et 21-22
Avignon OFF 2021