Lichen

DE Magali Mougel 
MISE EN SCÈNE Julien Kosellek

Lauréat du Grand Prix de littérature dramatique Artcena 2024, Lichen nous plonge dans l’imaginaire d’une petite fille, et dans la lutte acharnée de son père contre leur expulsion de la maison familiale. Refusant de se faire déposséder de son foyer et de son histoire, il tente d’enseigner à sa fille la nécessité de résister.
 
Récit de combat et de transmission, Lichen donne à voir la vie et la lutte d’une famille dont le monde s’écroule au rythme des pelleteuses qui démantèlent leur quartier.

DE Magali Mougel
MISE EN SCÈNE Julien Kosellek
AVEC Natalie Beder, Ayana Fuentes-Uno, Viktoria Kozlova
CRÉATION MUSICALE Ayana Fuentes-Uno
SCÉNOGRAPHIE Xavier Hollebecq et Nathalie Savary
CRÉATION SONORE Cédric Colin
ADMINISTRATION – PRODUCTION Gaspard Vandromme, Manon Sarrailh
PHOTOS Romain Kosellek

PRODUCTION ESTRARRE
COPRODUCTION Théâtre Antoine Vitez – Scène d’Ivry, Culture Commune – Scène Nationale du Bassin Minier du Pas-de-Calais, Studio Théâtre de Stains
SOUTIENS DRAC Île-de-France, Région Île-de-France, Artcena, Théâtre Public de Montreuil – CDN, L’école Auvray-Nauroy (Saint-Denis)
DIFFUSION Fabriqué à Belleville

ESTRARRE est conventionné par le département du Val-de-Marne au titre de l’aide au développement

Lichen est édité aux Éditions Espaces 34

Lichen est lauréat du grand prix de littérature dramatique Artcena 2024

Pendant une saison théâtrale, une année scolaire, de septembre 2017 à juin 2018, j’ai vécu une semaine par mois dans l’une des maisons des cités jardin de Lens, au pied de la bas 11/19 où se trouve la fabrique de théâtre de la Scène nationale du Bassin Minier, Culture Commune.
Cette résidence m’avait été proposée par son directeur Laurent Coutouly en 2016. La proposition était simple : « tu viens et tu écris à partir de ce territoire. »

J’ai pris une année pour préparer ma venue.

Les premiers mots pour le décrire, ce territoire de LENS – LIÉVAIN – LOOS EN GOHELLE se résumait à ces mots : ARCHIPEL – ABSENCE DE MOBILITÉ – C’ÉTAIT MIEUX AVANT – RÉHABILITATION – TRANSITION – MUTATION – RÉAPPROPRIATION – PATRIMOINE – UNESCO.

J’ai peu écrit durant ces mois de résidence. Peu écrit, car j’avais envie de vivre là, de rencontrer mes voisins et voisines, de donner du temps pour organiser des ateliers d’écriture mais aussi pour pouvoir participer simplement à des atelier de couture ou de collage avec les autres habitant·es, d’aller à des réunions, des concertations, de découvrir ces principes de démocratie participative qui pullulent autour de la réhabilitation du patrimoine industriel.

Un jour, je me suis alors retrouvée dans une concertation citoyenne pour la réhabilitation d’un quartier de Lens. Celui qui se situe en face de Louvre-Lens. C’était la présentation des projets d’aménagement par trois cabinets d’architectes. Je ne veux pas juger le fonctionnement de ces dispositifs participatifs de sollicitation des citoyens. Mais ils ont été le point de départ de mes réflexions.

A côté de moi, il y avait cet homme, seul, avec enfants. Il découvrait que dans chacun de ces projets de réhabilitation, quoiqu’il se passe, sa maison allait être rasée. Oui, sa maison était pourrie, oui, 90 % de la population de l’îlot Parmentier avait déjà acceptée d’être relogée ailleurs, oui, il fallait bien aller de l’avant. Il finirait pas comprendre la nécessité d’aller de l’avant.

e n’ai pas parlé à cet homme. Mais la crispation sur son visage, l’angoisse dans ses yeux de ne pas savoir de quoi demain serait fait, ne m’ont pas quitté.
En réalité je ne savais pas si je pouvais écrire la-dessus. Personne n’a envie de passer une commande à une autrice pour qu’elle parle de façon désespérée d’un territoire. Alors j’ai laissé la concertation, le visage de cet homme, cette affaire de côté. J’ai continué les rencontres. Joyeusement. J’ai découvert des initiatives locales solidaires magnifiques et le printemps est arrivé.

En avril 2018, il neige, je finis une semaine de travail intense avec des étudiant·es d’Arras qui pour la plupart redécouvrent au fur et à mesure des journées combien leurs histoires de familles sont liées à l’industrie minière.
En avril 2018 je rentre chez moi dans les Vosges et je reste pétrifiée.

Je disparais alors secrètement, invoquant des problèmes d’emploi du temps. Je stoppe un temps ma résidence. Sans véritable explication. C’est cet homme. Ce père de famille. Celui de la concertation. Son visage ne me quitte plus.
En avril 2018, j’ai dois m’arrêter de travailler durant 2 mois pour la première fois de ma vie. Burn out, dira le médecin.

Et puis la fin du printemps arrive.

Quand j’ai repris le chemin de ma résidence, c’est en voiture avec le metteur en scène Guy Alloucherie et le géographe Cyril Blondel. Nous avons sillonné ce territoire sur lequel Guy a grandi. Le paysage défile. J’écoute Guy, j’écoute Cyril. Je pleure parfois. Et me viennent un matin ces mots, je ne fais pas une carte postal pour l’agglo de Lens, ce que je dois raconter c’est ce qui est d’abord laissé pour compte. Derrière moi, ce matin dans la voiture il y a Christelle, Damien, Estelle, Caroline, Bernadette, Emilie et Arnaud, Timéo et ses parents, qui ont passé des heures à me parler de ce pourquoi c’était mieux avant.

On ne crache pas sur la nostalgie. On ne méprise pas le passé.

Au printemps 2019, j’exhume le visage de celui à qui je n’ai pas parlé. Il devient celui qui se bat pour ne pas tout perdre dans Lichen.
Le texte commence là.

Magali Mougel

« Une interprétation tout en finesse et en subtilité. » LA TERRASSE

« Tout en étant si proche de la réalité, le texte, comme la mise en scène de Julien Kosellek, gardent l’élégance de la distance, la blessure en est d’autant plus forte, la faille plus profonde, l’effondrement plus cruel. » UBIQUITÉ CULTURE(S)

« Un spectacle envoûtant. » WEBTHÉÂTRE

« Le témoignage d’une résistance face à la dépossession. » FOUD’ART

CRÉATION 12 janvier 2024 au Théâtre Antoine Vitez – Scène d’Ivry (Ivry-sur-Seine)
TOURNÉE Saisons 23-24, 24-25, 25-26, 26-27
FESTIVAL Avignon OFF juillet 2025

CONTACTS

Diffusion 

Prune Bonan – p.bonan@fabriqueabelleville.com – 06 66 47 62 85