Roda Favela
DE Laurent Poncelet
MISE EN SCÈNE Laurent Poncelet
Le spectacle nous plonge au cœur des favelas de Recife au Brésil. Dans son effervescence, son énergie de vie hors du commun. Dans une histoire faite de luttes, de drames, et d’espérance. De l’autre côté du mur, celui aussi de la survie et des multiples discriminations, sous la menace de l’extrême droite qui pourrait revenir. De ce côté du mur, on transcende la peur. Il y a la force du collectif, les racines afros, la danse libératrice. On danse avec la mort, on danse avec la vie, et les corps se soulèvent. Ils volent. Personne ne les rendra invisibles. Au-delà du mur, tout bouillonne. Tout est vie.
Un spectacle hors-norme, réalisé avec 12 artistes des favelas, qui nous emportent dans une histoire où s’entremêlent danse, théâtre, musique et séquences cinéma. C’est du feu sur le plateau !
DISTRIBUTION
DE Laurent Poncelet
MISE EN SCÈNE Laurent Poncelet
ASSISTANAT À LA MISE EN SCÈNE Jose W. Junior
AVEC Myrian Vitória Rufino Santos, Deivson Cunha de França, Tayná da Silva Salomé, José Lucas de Souza Carvalho, Márcio Luiz do Nascimento, Clécio Carlos dos Santos, Alyson Victor Oliveira da Silva, Enerson Fernando Ribeiro Alves da Silva, Glaucilene Ribeiro da Fonseca, Rinaldo Tenório dos Santos, Rita de Kássia Tenório dos Santos, Laiza Vitoria da Silva, José Hilton
LUMIÈRE Jonathan Argemi
IMAGES Martin Monti-Lalaubie
MUSIQUE Clécio Carlos dos Santos
PRODUCTION
PRODUCTION Cie Ophélia Théâtre – direction Laurent Poncelet (France – Grenoble) & O Grupo Pé No Chão (Recife – Brésil)
SOUTIENS Villes de Grenoble et Crolles, Département de l’Isère, Région Auvergne-Rhône-Alpes, Institut Français, Ambassade de France au Brésil, Consulat de France à Recife, Ambassade du Brésil en France
NOTE D'INTENTION
Une immersion complète dans la favela
Le travail artistique a pour ancrage la favela, lieu de vie des artistes. Toutes et tous sont au quotidien confrontés à une réalité de vie extrêmement dures : pauvreté, habitat fait de brique et de broc, travail précaire, violence endémique – intra-familiale ou entre gangs, …Et dans le mêmetemps, cet environnement est riche de liens, de force collective et individuelle, et de culture.
Toutes et tous ont des choses à dire sur cette réalité, une brûlure à exprimer, une urgence. Toutes et tous ont été un moment de leur vie confrontés à la violence, frère ou cousin tués ou en prison, violence infantiles, discrimination raciales, sociales, de genre ou d’orientation sexuelle… Comment alors construire sa vie, ses rêves, projets quand on est jeune, femme, noir ? Quelles sont les forces qui nous portent, nous aident à traverser tout cela, à être en mouvement ? Comment vit-on la favela au quotidien ? Comment dire cette vie, ces drames, ces combats et ces espérances ? Comment rendre compte de la force qui anime les habitants de ces quartiers – une force de vie inouïe, cette lumière qui jaillit des visages des enfants, toujours extrêmement radieux. Une force de vie qui est aussi leçon de vie, pour nous, Européens.
Dans ce spectacle, il s’agit ainsi de permettre une plongée dans la favela pour qu’on puisse en ressentir son pouls, sa pulsation, son mode de vie hors norme notamment dans les fêtes débridées, les relations entre chacune et chacun, la force de danse et de la culture afro.
Une autre réalité s’est imposée dès le début comme une donnée incontournable de la création, et dont il fallait parler : la contamination des esprits par l’extrême droite au pouvoir pendant 4 ans. Avec les questions du mépris de classe, du racisme débridé, du sexisme affiché, de l’homophobie ouvertement déclarée…
Créer à partir des improvisations
Pour rendre compte de la favela, il fallait écrire et construire la création avec les artistes du spectacle, porter sur scène leurs regards singuliers sur le monde, celui des périphéries, des populations souvent oubliées, reléguées et invisibles de la société brésilienne. La matière du spectacle devait de fait être ces artistes, une jeunesse qui dit « je suis », « j’existe ». Qui plus que tout est dans la vie. Eux, et leurs réalités, leurs histoires, leurs cris, brûlures et ressentis.
Aussi, comme toutes les précédentes créations réalisées avec Pé no Chao et ses jeunes artistes des favelas, l’écriture du spectacle s’est réalisée à partir d’improvisations théâtrales, chorégraphiques et musicales (percussions essentiellement). Avec l’enjeu de faire émerger la poésie et l’univers de chacun des artistes.
Le langage des corps
Le corps, dans ses multiples langages, occupe une place centrale dans la création. C’est le corps qui hurle, qui crie, et parle. C’est le corps qui porte la colère, la révolte, la détresse, ou l’espérance. C’est le corps qui se met en mouvement. C’est le corps qui porte en lui aussi les souvenirs et blessures indicibles passées. Individuelles et collectives. C’est le corps transcende le poids des douleurs passées pour être un corps debout, qui résiste. Ce corps qui a quelque chose à dire, c’est ce qui nous intéresse. Ce cri du corps. Comme une provocation face au monde. Une façon de dire aussi « j’existe ». Dans une présence inouïe, debout, en mouvement. Que rien ne pourra empêcher, contraindre, éteindre. Un corps qui danse, bondit, saute ou porte un texte. Et agit. Un corps comme une voix, et une voix comme un corps. Des personnages qui dansent, à l’intérieur d’une dramaturgie, avec des états d’émotion, des urgences, des histoires particulières.
Les multiples influences de la danse et la musique invivo
Les improvisations et recherches chorégraphiques s’inspirent en partie des danses afro pratiquées par les artistes brésiliens. Leur sens est souvent relié à l’évocation d’une spiritualité ou des éléments (mer, vent…) ou à la survivance de pratiques rituelles et cérémonies originaires de l’Afrique. Elles peuvent aussi évoquer la lutte, la résistance face à l’oppresseur et aux puissants, avec référence à l’esclavage, au maniement de la machette dans les plantations de canne à sucre, au travail de la terre…
Le travail par exemple à partir des danses afro–brésiliennes se fait en décalé, un mouvement de bras, de cou, de jambes pouvant être extrait, transformé et placé sur un rythme différent ou sur le silence. Comme dit précédemment, nous travaillons ainsi à partir de ces danses au profit du sens dramaturgique, de l’évocation poétique, de la force du mouvement alors généré. Le hip–hop va de même bouger, se transformer, être décalé, mixé de capoeira ou de danses afro.
Très vite l’énergie collective, les cris des corps, leurs évocations, prennent la forme de transe, comme un exutoire libérateur des douleurs, colères, appels. Un état particulier dans lequel les corps vivent, dans lequel tout prend une dimension intense, les regards, les gestes, les rapports et attentions entre chacun. L’intensité d’expression devient très forte, traverse la rampe, se saisit du spectateur, le prend à la gorge, le bouscule. Portée par la force des percussions, enveloppe sonore qui pétrit les corps, et les soulève, emporte tout avec elle, corps, voix, mots, sans relâche, le cœur qui bat dans son rythme. Un concentré de vie intense, qui se débat, avec des corps qui se tordent, des regards pénétrants, une vitalité débordante, dont on ne peut sortir indemne.
La quasi-totalité de la musique est jouée in vivo, essentiellement sur base de percussions, pratiquées par les artistes brésiliens.
Une histoire qui se déroule en plein cœur d’une favela
Le public plonge dans une histoire qui se déroule en plein cœur d’une favela. Douze personnages d’une force qui luttent. Une qui, contre tout, apprend à jouer du violoncelle par internet, une autre qui tente de protéger son frère impliqué dans les trafics, un couple qui va jouer aux feux rouges parce que lui s’est fait voler sa première paie comme vigile, …Avec ces moments de liesse collective – le « baile funky », moment de débordement extrême où toute la communauté se réunit les vendredi et samedi soirs pour danser. Et puis cette force du collectif, des racines afros, de la danse quand un meurtre se produit au sein de la communauté, qu’elle est touchée en son coeur, que l’un perd son frère, qu’il est question de vengeance, que la communauté risque de se rompre,…
Des séquences cinéma tournées dans les extérieurs et intérieurs de la favela
La progression dramaturgique est amené par des séquences cinéma dans lesquelles nous retrouvons les personnages du spectacle dans les mêmes costumes, séquences tournées dans les intérieurs et extérieurs d’une des favelas où les artistes résident. Un jeu entre fiction et réalité. Les images sont projetées durant le spectacle sur le décor, soit 3 écrans de tailles différentes en projection simultanée.
Le portugais du Brésil sur-titré
Les artistes jouent dans leur langue maternelles le portugais du Brésil, celle qui porte les corps. Les passages en portugais sont sur-titrés quand cela s’avère nécessaire pour la compréhension. Les parties sur-titrées représentent moins d’un tiers du spectacle, et n’empêchent pas sa réception notamment par les spectateurs moins habitués au sur-titrages (public jeune par exemple).
Une énergie et force de vie extraordinaire qui bouleverse le public
Confrontés à des situations extrêmesde vie, la présence des artistes n’est ainsi ni innocente ni gratuite, mais portée par une énergie et une force de vie uniques. C’est du feu. Le travail est allé à à la rencontre de cette énergie : énergie vitale, prête à se libérer et se révéler. Faire quelque chose du feu. Pour que cette énergie irradie, rayonne, décape, passe la rampe et touche traverser le public. Qu’elle transpire de la scène. Les critiques de la presse nationale et internationale pour toutes les créations précédentes évoquaient ainsi l’énergie époustouflante présente sur le plateau. Conduite par une extraordinaire maîtrise technique, cette énergie permet de développer surle plateau une présence d’une rare intensité.
A chaque nouveau spectacle, les spectateurs nous répètent : « ça fait du bien de voir un spectacle comme celui-ci ». Comme s’ils ressortaient remplis de cette vie présente sur leplateau, d’une intensité rare. Ce petit quelque chose d’indicible qui nous relie à l’humanité, nous relie à l’autre dans la différence. Il en ressort quelque chose de lumineux qui ne s’éteintpas, qu’on ne peut étouffer. Il ne s’agit pas d’adoucir le réel, de l’esquiver, mais d’y faire face avec tout son être. D’hurler avec son corps si besoin la colère. De sentir une force de vie qui permet de faire face.
Un spectacle pour toutes et tous dont les jeunes
Toutes les représentations du spectacle se sont déroulées dans des salles pleines, avec des ovations debout du public, et un bouche à oreille qui fonctionnait d’une ville à l’autre d’une même région.
La réception du public jeune est particulièrement forte, et ce dès le collège. Ceci s’explique par l’énergie et le rythme des spectacles, les réalités portées et transmise sur le plateau qui les touchent fortement (thématiques en lien avec la jeunesse), la vie présente sur le plateau transmise comme un don, la jeunesse des artistes et leur générosité sur scène, le mélange des disciplines avec une présence des corps qui est centrale, la diversité des cultures, le sens et les thèmes du spectacle qui leur parlent – une jeunesse du bout du monde qui se bat avec une force de vie communicative. Aussi, dans tous les territoires de programmation, face à un public habitué aux salles de spectacles ou non, en milieu populaire urbain comme en milieu rural, que ce soit en séances scolaires ou non, les représentations donnent lieu à une écoute exceptionnelle de la part des jeunes. Comme ces quelques 200 jeunes à la scène conventionnée du Grand Angle à Voiron qui spontanément viennent en procession nous serrer dans les bras à la fin du spectacle, bouleversés. Nous proposons souvent par ailleurs des rencontres avec des groupes de jeunes en amont du spectacle (cf. « Actions avec les habitants dont un public jeune »).
DANS LA PRESSE
« Transis par un désir urgent de raconter la vie des favelas, les corps s’expriment sans retenue, purgeant des blessures que l’on sent encore à vif. La danse prend alors le relais sur les mots. Des gestes gracieux, lents, doux dessinent un monde poétique, ouvrant la voie à la rêverie… Plus primitifs aussi, lorsque les corps s’animent d’une énergie débordante. Les têtes remuent alors dans tous les sens sans jamais donner le tournis. Les bras gesticulent, les jambes s’ancrent dans le sol et le confrontent vigoureusement. La fiction n’est jamais loin du réel. » – LA VIE
« Au plateau, douze artistes multi-facettes invitent le spectateur dans leur favela, un condensé d’énergie brute qui se libère autant dans la joie que dans la violence. Roda Favela raconte une histoire, celle d’une communauté qui rebondit de la misère à la joie, de la violence à la légèreté. Des fêtes, un décès, des affrontements, des démons. Des familles qui vivent ensemble pour le meilleur et pour le pire. En dehors de la dramaturgie elle-même, la pièce doit sa puissance à la vigueur et au caractère qui se dégagent de ces artistes, la force des percussions et l’ardeur des danses, qui virent à la transe et sanctifient fièrement les racines africaines des Brésiliens. » – LE PETIT BULLETIN
« Venez saisir une dose d’énergie pure » – FRANCE 3
« Un spectacle explosif réalisé avec 12 artistes brésiliens » – FRANCE BLEU ISÈRE
« Un spectacle au carrefour de la danse et du théâtre”Une plongée entre les violences tragiques du quotidien et les moments de fête. Tout a été soigneusement pensé, entre superposition par vidéo de leur quotidien dans le bidonville et leur évolution sur scène. À souligner la force des percussions sur scène et le jeu d’un instrument à corde traditionnel. » – LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ
PRATIQUE
Durée : 1h35
À partir de 10 ans
- La Compagnie Ophélia Théâtre
- Le site de la compagnie
PROCHAINES DATES
- 5 Juil → 24 Juil 2025 . 11 • Avignon • Avignon
CRÉATION le 24 mai 2022 au Centre Culturel de Marche (Marche-en-Famenne, Belgique)
TOURNÉE saisons 22-23, 23-24, 24-25, 26-27
FESTIVAL Avignon OFF juillet 2025
CONTACTS
Diffusion Anne-Sophie Lombard – as.lombard@fabriqueabelleville.com – 06 76 20 85 27