Ma Foudre
TEXTE ET MISE EN SCÈNE Laura Mariani
Olive est une jeune femme atteinte d’un trouble singulier : elle tisse peu à peu une relation imaginaire avec Simon, son ostéopathe. Elle lui écrit, lui envoie des cadeaux et le suit à la trace. Tous les signes qu’il lui envoie sont perçus par Olive comme une preuve de son amour pour elle.
Comment réagir face à un amour dévorant mais irréel ? Avec six interprètes et un musicien, Ma Foudre explore la puissance du sentiment amoureux et les ravages d’une psychose obsessionnelle. Outre le monde intérieur d’Olive, la pièce sonde l’impact de son trouble sur sa famille et ses proches.
DISTRIBUTION
AVEC Odile Lavie, Anthony Binet, Aurélie Cuvelier Favier, Sylvain Porcher, Vincent Remoissenet, Alice Barthalon-Suquet et Romain Mariani
MUSIQUE Romain Mariani
SCÉNOGRAPHIE Alissa Maestracci
CRÉATION LUMIÈRE Romain Antoine
DRAMATURGIE Floriane Toussaint
PRODUCTION
PRODUCTION Compagnie La Pièce Montée
PRODUCTION EXÉCUTIVE ET DIFFUSION Fabriqué à Belleville
SOUTIENS, COPRODUCTIONS Le Salmanazar – Scène de création et de diffusion d’Epernay (51), la Manekine – Scène intermédiaire régionale, Pont-Sainte-Maxence (60), Comédie de Reims – Centre dramatique national (51)
RÉSIDENCES DE CRÉATION Le Grand Parquet, lieu de représentation du Théâtre Paris Villette (75), Anis Gras – le lieu de l’autre, Arcueil (94) et l’Envolée, Pôle artistique du Val Briard (77).
NOTE D'INTENTION
Les origines
Dans mon histoire familiale, j’ai dû côtoyer les hôpitaux psychiatriques assez jeune, ce qui m’a permis de m’intéresser de près aux troubles psychiques. Dans ce nouveau texte, je voudrais approfondir ma recherche autour du psychisme en abordant la question de l’amour et du manque d’amour. Ce manque d’amour que certains peuvent subir dès l’enfance et qui déclenche un besoin constant d’être rassuré, de vouloir être aimé à tout prix et validé socialement. Suite à une récolte de différents témoignages, j’entame aujourd’hui une pièce dont le personnage principal est Olive, une jeune femme qui se débat avec un trouble psychiatrique assez rare : l’érotomanie.
L’érotomanie ou la conviction délirante d’être aimé
L’érotomanie est un trouble délirant persistant classé dans les psychoses. Ce trouble se caractérise par la conviction délirante et inébranlable d’être aimé par un individu. Elle prend une forme obsédante qui peut durer des années, et qui se fixe généralement sur une personne au départ inconnue, voire une personnalité publique.
Ce n’est pas simplement un désir d’être aimé ou de la nymphomanie, c’est une conviction délirante liée à une mauvaise interprétation des signes de l’amour. Une parole publique lors d’une interview, un objet oublié, une attitude ou même un regard peuvent suffire à déclencher le délire. L’érotomane se crée ensuite une relation imaginaire à l’aune de cette preuve erronée et poursuit la personne qu’elle aime. Elle lui écrit, lui envoie des fleurs, des cadeaux. Elle le traque, lui, ainsi que ses proches. Tous les signes seront ensuite une déclaration d’amour, même le silence, l’indifférence ou le refus.
Le mécanisme de survie
Après avoir rencontré des psychiatres ainsi qu’une jeune femme souffrant de troubles érotomaniaques, j’ai appris que cette pathologie puise ses origines dans les racines affectives de la personne, dans son enfance et son apprentissage du sentiment amoureux. Une carence en amour reçu du père ou de la mère ferait le lit de l’érotomanie.
Selon les psychiatres que j’ai rencontrés, la maladie n’est jamais là par hasard, elle a une raison d’exister. En réalité, le délire protège de la dépression. C’est une lutte pour continuer à vivre. Les symptômes protègent le patient de l’effondrement dépressif, d’une réalité impossible à accepter. Le cerveau lance une alerte générale : il créé un leurre, une lueur d’espoir imaginaire pour survivre.
Le théâtre s’en empare
Les mécanismes inconscients du déni et de l’illusion sont fascinants. A la fois salutaires et dangereux, ils nous permettent de continuer à vivre tout en nous enfonçant dans une perception déformée de la réalité. Le théâtre est le lieu même de la rencontre entre fiction et réalité ; l’endroit où les deux se confondent et où le réel se modifie, se transforme pour se faire imaginaire, histoire, illusion ou délire. La réalité d’Olive ne lui convient pas, alors elle transforme, modifie sa vérité. Elle théâtralise sa vie et devient le personnage principal de l’histoire qu’elle se raconte.
La dramaturgie
La pièce comprend sept personnages dont le frère et la sœur d’Olive. Je m’intéresse énormément à la place de la famille dans les troubles psychiatriques, je voudrais donc aborder une question : Comment aider sans trahir ? ou autrement dit : Comment accepter d’enfermer un proche en hôpital psychiatrique lorsqu’on sait que le manque d’argent et de personnel peut amener à la maltraitance ?
Je développe les différents points de vue des personnages au sein d’une intrigue croisée. Au commencement, le spectateur est pleinement avec Olive, il plonge dans sa perception du monde et son interprétation de la réalité. Petit à petit, nous tirerons les fils des autres personnages afin de découvrir leurs points de vue.
Dans le travail d’écriture et de mise en scène, je joue sur le trouble entre la réalité des événements et ce qui se passe dans l’esprit d’Olive. Des scènes très concrètes et réalistes alterneront avec des séquences de délire où nous plongerons dans son intériorité et ses sensations.
Laura Mariani
DANS LA PRESSE
« L’amour maladif au cœur du théâtre : après sa pièce Le jour où j’ai compris que le ciel était bleu, Laura Mariani, sensible aux questions des maladies mentales, présente son deuxième texte au Festival d’Avignon. » L’UNION
« La talentueuse autrice et metteuse en scène revient avec une œuvre sur le manque d’amour à travers les méandres de l’esprit humain. L’écriture promet un voyage émotionnel intense, entre réalité et fantasme. La mise en scène sonde les limites de cette passion dévorante et pose la question : jusqu’où cette relation mènera-t-elle Olive ? » L’HEBDO DU VENDREDI
PRATIQUE
Durée : 100 min
À partir de 13 ans
PROCHAINES DATES
- 5 Juil → 24 Juil 2025 . 11 • Avignon • Avignon
CRÉATION 15 janvier 2025 – Salmanazar, scène de création et de diffusion d’Epernay
TOURNÉE saisons 24-25, 25-26 et 26-27