Rachel, danser avec nos morts

ÉCRITURE ET CRÉATION COLLECTIVE DIRIGÉE PAR Delphine Bentolila

Notre dernière création VANIA – Une même nuit nous attend tous, d’après Tchekhov nous a permis de creuser cette réflexion autour du système complexe de la famille : ce qu’elle nous transmet, sa tyrannie, sa répartition arbitraire du rôle et place de chacun, la vie qu’elle nous prédit.

Est-il possible de s’en affranchir ? Ou bien sommes-nous condamnés à vivre avec nos rancœurs et nos fantômes ?

Si, avec VANIA, le propos nous amenait vers une forme de drame auquel nul n’échappait, faisant de la maison familiale un héritage lourd à porter, nous souhaitons avec RACHEL interroger la famille dans un autre contexte, celui des préparatifs d’une fête, celle d’un mariage. Cadre à priori tourné davantage vers l’avenir et pourtant révélateur de troubles familiaux.

RACHEL se déroule lors d’un mariage. La famille est réunie.
C’est donc la preuve irréfutable que tout va bien.

ÉCRITURE ET CRÉATION COLLECTIVE DU BY COLLECTIF DIRIGÉE PAR Delphine Bentolila
CRÉATION LUMIÈRE / RÉGIE GÉNÉRALE Michaël Harel
CRÉATION MUSICALE ET SONORE Georges Baux / Nestor Kéa
SCÉNOGRAPHIE / VIDÉO Nicolas Dandine
AVEC Lucile Barbier, Delphine Bentolila, Stéphane Brel, Nicolas Dandine, Julie Kpéré, Laurence Roy, Amandine du Rivau, Julien Sabatié-Ancora

CRÉDIT PHOTOS Emile Zeizig-Mascarille

 

PRODUCTION By COLLECTIF et FAB – Fabriqué à Belleville
PRODUCTION DÉLÉGUÉE FAB – Fabriqué à Belleville
AIDE À LA CRÉATION Conseil Départemental de la Haute-Garonne, Tarbes en scène – Le Pari
SOUTIEN Théâtre dans les Vignes – Couffoulens, MJC Pont des Demoiselles – Toulouse, Piano’cktail – Bouguenais, Espace Roguet – Toulouse

Nous voulons raconter collectivement ce qui nous émerveille individuellement : notre capacité à poursuivre notre existence, à résister, non plus malgré nos deuils, non plus contre ce qui nous hante, mais avec eux. Là, au plus intime de nos liens familiaux, nous goûtons à quelque chose de plus grand que nous, à la saveur unique, celle de la puissance de la vie : la force d’être ensemble. Ce qui nous émerveille, c’est cette capacité à se dire « je t’aime », à se serrer les uns aux autres, à rire ensemble, alors même que nous portons derrière nous des valises entières de crises, de larmes, de deuil et de paroles amères. Il y a, là, une vérité du rapport humain qui nous touche et que nous avons voulu éprouver au plateau.

Pour trouver la justesse de ces rapports familiaux, ce langage commun, nous avons travaillé collectivement à partir d’improvisation. C’est au plateau que le texte s’est écrit. Au fur et à mesure de notre travail, la dramaturgie se précisait et avec elle, les enjeux des scènes, les parcours des personnages. Ce travail est passionnant car il réserve énormément de surprise. Nous avions en permanence l’impression de partir à la découverte de la « systémie familiale » avec toujours comme principe de jeu, celui de ne pas savoir. Accepter de se laisser aller là où  l’improvisation nous conduisait, là où le rapport d’un personnage à un autre se construisait malgré lui. Tout à coup, quelque chose apparaissait et cette chose était toujours car éprouvée dans la spontanéité au présent du plateau.

Ce long travail d’improvisation nous a permis ensuite de travailler à l’écriture de la pièce à partir de toute cette matière première créé collectivement.

La scénographie accompagne la narration qui se déroule en trois chapitres, trois espaces – temps sortis de la mémoire d’Anthony, témoin narrateur du mariage.

C’est d’abord un espace recouvert de draps blancs, à la fois linceuls du drame passé et signe d’une maison de famille arrêtée dans le temps. Un espace qui, au fur et à mesure, se dévoile joyeusement le temps d’une soirée, laissant apparaitre la couleur du quotidien : celui d’un salon dans une maison de famille au bord de la mer. Quelque chose alors de la vie revient, d’une vie où l’on peut passer des heures à refaire le monde en buvant du whisky.

Et puis, la nuit arrive et avec elle, des souvenirs plus morcelés, des espaces qui coexistent, hantés par la présence du fantôme de Ruben, le fils disparu. Une nuit qui, petit à petit, fait exister le dehors, la plage
et sa jetée. À la fois lieu du désastre mais aussi, à l’instar des vagues qui l’animent, espace où tout s’efface, se lave, se pardonne.

Et l’image finale du banquet : un banquet qui avant d’être celui de la noce sera celui du tribunal de la famille où tout pourra enfin se dire. Un banquet construit à partir de tous les éléments du décor entassés et encastrés les uns dans les autres. Comme si, pour se faire, la noce avait besoin symboliquement d’être vécu par-dessus tout ce qui compose l’héritage familial.

BOOKEMISSAIRE – Jean COUTURIER

Cette pièce nous réconcilie avec un théâtre raconteur d’histoires qui a tendance à se perdre

aujourd’hui (…) Les artistes qui ont écrit cette pièce le disent : « Accepter de se laisser aller

là où l’improvisation nous conduisait, là où le rapport d’un personnage à un autre se

construisait malgré lui ». Cette pièce qu’il faut découvrir, interroge de manière « dramatique »

au bon sens du terme la réaction de l’être humain face au deuil.

LE FIGARO – Étienne SORIN

Delphine Bentolila met en scène avec une grande justesse ses partenaires, tous formidables, et

donne à ces noces très contemporaines un bel accent tchékhovien.

L’HUMANITÉ – Gérald ROSSI

« Rachel », l’histoire d’une vraie famille

À travers les souvenirs d’Anthony, « qui tente de raconter et de revivre le mariage de sa soeur

Lou avec Rachel », un drame se fait jour, celui d’une mort par noyade. Un enfermement

temporaire en hôpital psychiatrique pointe aussi le désarroi des protagonistes, qui se réfugient

dans l’accessoire pour oublier… sans oublier l’essentiel. Avec une bonne dose d’humour et

d’humanité.

LA REVUE DU SPECTACLE – Yves KAFKA

Un concentré de tout ce qui fait théâtre

Mistral gagnant… Faire danser les mo(r)ts et les corps en multipliant les points de vue narratifs

et scénographiques, convoquer la vidéo pour précéder ou prolonger la réalité-illusion vécue

au plateau, insuffler une énergie de nature à pulvériser le quatrième mur rendu transparent

par les adresses constantes d’un personnage-narrateur partie prenante du drame, autant de

précieux ingrédients pour qu’un vertige euphorisant s’empare de chacun… Au sortir de « la

cérémonie », on se retrouve perché haut tant les pétulances ont été fortes, voguant sur un

nuage… Que c’est troublant, le théâtre ainsi pensé…

REGARTS – Bruno FOUGNIÈS

Des caractères tranchés, modernes (…), libérés d’un traditionnel qui n’existe plus. Cela

donne des étincelles, des fulgurances, des conflits qui évitent toujours d’aller jusqu’au drame.

L’histoire est vivante, elle fait penser par instant à une ambiance tchekhovienne. Bravo à cette

compagnie, By COLLECTIF, pour avoir été capable de tisser des liens d’amitiés de plateau

à public, avec une telle apparence de justesse et de sincérité.

LE BRUIT DU OFF – Pierre SALLES

Bouleversant

Un très beau moment de théâtre, un de ceux qui vous touche et vous fait frissonner pour peu

que l’on se laisse entraîner dans ces déchirements familiaux, ces non-dits et ces espoirs.

TOUTE LA CULTURE – Anne VERDAGUER

La marée des émotions

Un spectacle qui garde cette part d’inconnu et de mystère qui sous-tend toute relation humaine,

et qui sublime tout. By Collectif n’a jamais aussi bien porté son nom

CONTACT DIFFUSION HISTOIRE DE Clémence Martens 06 86 44 47 99 clemencemartens@histoiredeprod.com

CRÉATION le 10 juin 2020, Théâtre le Pari, Tarbes (65)
TOURNÉE saisons 21-22 et 22-23
Avignon OFF 2021