Bête noire

Terter Théâtre

DE Sarah Blamont
MISE EN SCÈNE Jérôme Fauvel

Lui, celui qui est mort, c’était un voleur, un animal, un mauvais voisin, « le pire qui soit ».

Jésus Badin, les Badin par ailleurs, ces gens du voyage sédentarisés depuis deux générations mais qui ne sont jamais « repartis » sont la source de multiples plaies et rancunes au village.

Vezin, c’est petit. Tout le monde se connaît. De plus, les usines du coin ferment les unes après les autre, alors, la peine, ça se partage, presque en famille, ça soude et ça remplit la bouche d’un goût amer.

Lui, celui qui a tué, lorsqu’il a avoué, certains ont dit qu’il méritait une médaille.

Ce qui les rassemble désormais, c’est cette lutte éperdue pour que justice soit faite au delà de la Justice, par delà les qu’en dira-t-on ou de la mort elle-même.
« C’était comme écrit. On attendait que ça tombe alors maintenant que c’est fait les gens vivent en paix avec une conscience tranquille et à ça, disent-ils, il n’y a rien à redire. »

Quelques temps après la mort de Jésus Badin, poignardé une nuit de 14 juillet, les habitants et la mairie de Vezin rassemblent de l’argent afin d’aider l’agresseur à payer les dommages de la famille de la victime. Vente de bonbons, gâteaux, bougies, récolte de fond et solidarité. Ils témoignent.

«Normalement, les Badin, ils ne viennent pas au 14 juillet. Ils se mélangent pas trop, et nous on est pas plus triste que ça de pas les voir. Ça ferait des histoires.»

TEXTE Sarah Blamont
MISE EN SCÈNE Jérôme Fauvel
AVEC Jérôme Fauvel
COLLABORATION ARTISTIQUE Ariane Heuzé
CONCEPTION SON Raphaël Barani
CONCEPTION COSTUMES Floriane Gaudin
SCÉNOGRAPHIE Gala Ognibene
LUMIÈRES Arthur Gueydan

PRODUCTION Théâtre de Belleville et TerTer Théâtre
COPRODUCTION Théâtre de l’Archipel – pôle d’action culturelle – Fouesnant-Les-Glénan
PRODUCTION EXÉCUTIVE ET DIFFUSION Fabriqué à Belleville
PARTENAIRES Le Strapontin – Scène dédiée aux Arts de la Parôle – Pont Scorff, Ville de Bagnolet – Théâtre des Malassis, À mots découverts – Laboratoire Vivant de l’écriture Théâtrale, Gogprs Electrics – Lieu d’émulation – Drôme.

L’aspect quelque peu schizophrénique de cette écriture est un objectif de jeu jubilatoire : un seul récit pour un seul comédien chargé d’en faire entendre les multiples voix ; En cohérence totale avec ce « jeu de piste » mené tout au long de la pièce.

C’est donc à lui de nous faire rentrer dans le village de Vezin, de pousser certaines portes et découvrir ce qu’il se cache derrière les retranchements de ses habitants.

Les scènes font apparaître de multiples portraits.

L’intérêt de faire parler successivement tous ces personnages au discours direct, c’est à dire dans une modalité de jeu qui puisse évoquer l’adresse au public, réside dans l’attention portée à la langue, aux différentes langues, personnelles, individuelles, de chacun.

La mère de Jésus ne parle pas comme Odette, cette militante de la cause d’Edouard, qui ne parle pas comme Edouard lui-même, celui qui est accusé d’avoir tué Jésus. L’oralité de cette prise de parole, de ce débat avec les différentes versions de l’histoire dans chacune de ces bouches, est au centre des préoccupations de l’écriture de Sarah Blamont. Il s’agit de donner vie, véracité et caractérisation à tous ces récits qui ne devaient finir que par en former un.

La mise en scène, très sobre, est au service du jeu de l’acteur qui engage un dialogue avec le public, son partenaire privilégié, pour conter cette histoire où se mêlent récit, enquête, témoignages, temps et lieux enchâssés dans les méandres de la mémoire et de sa restitution.

« Seul en scène, l’acteur se dépouille méthodiquement des identités qu’il emprunte pour expliquer l’inexplicable. (…) Il bascule, ce faisant, de rôles de composition vers un jeu net, sans fioriture, comme s’il ôtait une à une des pelures d’oignons. Moins il joue et meilleur il est. Ce talent-là n’est pas donné à tout le monde. » TTT – TÉLÉRAMA SORTIR

« Le texte de Sarah Blamont, d’une belle densité dramatique, sans qu’en soit absent l’humour, est traversé de fulgurances poétiques, parfois inouïes (…). Et comment ne pas saluer la performance de Jérôme Fauvel, assumant seul la charge de tous les personnages, sans affèterie, dans ce spectacle qu’il met en scène. » LA GRANDE PARADE

« Un excellent comédien, Jérôme Fauvel, seul en scène, interprète de multiples personnages (…) Le texte s’inspire d’une histoire vraie. Sarah Blamont, l’autrice, précise que cette histoire a été pour elle une occasion de s’interroger sur «ce processus de renfermement, d’exclusion, de communautarisme qui mène à cette peur de l’Autre, jusqu’à sa détestation. » A2S PARIS

« La force de la représentation est de ne pas imposer de réponses toutes faites. Ni manichéen, ni manipulateur, le texte, honnête, s’interroge autant qu’il nous interpelle. (…) Jérôme Fauvel sans faillir porte un texte fort et intelligemment construit. » ARTS MOUVANTS

« Sous des dehors d’intrigue policière, la pièce nous invite à une plongée dans les drames quotidiens du racisme ordinaire. » ARTS-CHIPELS

CONTACTS
Diffusion : Prune Bonan 09 72 58 63 54 diffusion@fabriqueabelleville.com 
Production exécutive et déléguée : Émilie Ghafoorian – 06 18 65 57 00 e.vervaet@fabriqueabelleville.com

CRÉATION le 6 janvier 2022 au Théâtre de Belleville (Paris)
TOURNÉE saisons 22-23, 23-24 et 24-25