Le Maître et Marguerite

Moya Krisa

D’après l’œuvre de Mikhaïl Boulgakov
TRADUCTION ET ADAPTATION Igor Mendjisky, édition L’avant-scène théâtre – 2018

MISE EN SCÈNE Igor Mendjisky

Le Diable est en visite dans le monde. Et autour de Woland – c’est son nom – s’entre-tissent trois récits : l’un relate la sinistre sarabande dans laquelle Moscou, dans les années trente, se trouve entraînée : meurtres, exactions, enlèvements, incendies ; le deuxième, l’histoire d’un écrivain anonyme, le Maître, en institution psychiatrique pour avoir écrit un roman sur Ponce Pilate – sorte d’évangile apocryphe qui relate  l’impossible dialogue entre Yeshoua (le Christ), et le « préfet » de Judée Ponce Pilate ; et le troisième, l’histoire d’amour entre le Maître et Marguerite – qui sauve l’écrivain au moment où il abjure son œuvre pour rejoindre avec lui « la maison qui est la leur de toute éternité ».

Dans ce monde à la fois tragique et burlesque, les chats parlent, les démons paradent et chaque figure peut comporter un redoutable envers. Juxtaposant les époques, emboîtant les récits, convoquant la tradition chrétienne et le mythe de Faust, alternant scènes réalistes et fantasmagoriques, alliant l’abject et le sublime – celui de l’amour de Marguerite -, Boulgakov construit un univers parodique, carnavalesque. Woland, l’illusionniste, organise, pour une société sous hypnose collective, le spectacle de l’apocalypse grandiose où se déploient et l’horreur et le miracle de la vie.

Le Diable a deux visages : capable de semer la violence et l’effroi, il peut aussi créer l’étincelle qui, dans un monde figé, donne naissance à l’amour et à la création. La liberté souveraine de l’imagination fait échec à la folie meurtrière de l’ordre imposé.

MISE EN SCÈNE Igor Mendjisky
ASSISTANAT À LA MISE EN SCÈNE Arthur Guillot

TRADUCTION DU GREC ANCIEN Déborah Bucchi
TRADUCTION DE L’HÉBREU Zohar Wexler

AVEC Marc Arnaud ou Adrien Melin, Gabriel Dufay ou Clément Bresson, Pierre Hiessler ou Adrien Gamba Gontard, Igor Mendjisky, Pauline Murris, Alexandre Soulié, Esther Van Den Driessche ou Marion Déjardin et Yuriy Zavalnyouk
SCÉNOGRAPHIE Claire Massard et Igor Mendjisky
CRÉATION LUMIÈRE Stéphane Deschamps
CRÉATION SONORE ET VIDÉO Yannick Donet
COSTUMES May Katrem et Sandrine Gimenez
DÉCORS J.L Malavasi
RÉGIE GÉNÉRALE ET LUMIÈRE Sandy Kidd, ou Margot Rogron, ou Nicolas Castro
RÉGIE SON ET VIDÉO Yannick Donnet ou Nicolas Maisse

CRÉDIT PHOTOS Victor Drapeau

PRODUCTION Fabriqué à Belleville et Acmé
SOUTIEN ADAMI, SPEDIDAM, Mairie de Paris, Théâtre de la Tempête, le Grand T – Théâtre de Loire Atlantique, le Théâtre Firmin Gémier, La Piscine à Chatenay-Malabry et le soutien artistique de Moya Krysa
PARTICIPATION ARTISTIQUE Jeune Théâtre National

Projet bénéficiant du Fonds d’Insertion pour Jeunes Comédiens de l’ESAD-PSPBB

REMERCIEMENTS Espace Daniel Sorano – Vincennes et le Théâtre des Bouffes du Nord

Mikhail Boulgakov écrivit dans le secret de son cabinet, de 1928 à 1940, un texte d’abord intitulé Le Spécialiste au pied fourchu, puis Roman sur le diable, puis Roman fantastique, puis Le Prince des ténèbres; repris dès le début des années 1930, le projet de Roman sur le diable s’enrichit d’un nouveau personnage, lui aussi écrivain, qui va déterminer la structure et le titre définitifs de cette oeuvre-somme : Le Maître et Marguerite.

Le roman de Boulgakov est un choc. C’est un bloc protéiforme mystérieux qui résonne en moi depuis longtemps comme une ritournelle, une musique venue de l’enfance ou plutôt une symphonie étrange mêlant le sublime et le chaos. Boulgakov crée un espace de narration à mi-chemin entre l’inconnu et l’éternellement familier. En convoquant les grands mythes comme celui de Faust, il nous mène sur un parcours que nous croyons connaître. Mais tout d’un coup l’opacité, la folie et la grandeur des songes se mêlent à tout ça. Le Diable tutoie les mythes modernes de la société de consommation, il réinterroge la notion de bien et de mal. Le poète fou dialogue avec un chat et croise une sorcière sur le bord d’une route banale.

Boulgakov nous réconcilie avec la magie des légendes. Il nous rappelle qu’aujourd’hui encore, il est possible de déplacer les frontières de la réalité.

Ce sont ces limites floues entre fiction et réalité, entre classique et moderne, qui m’ont incité à adapter ce roman. Boulgakov savait pertinemment qu’il ne verrait pas son roman publié de son vivant, il s’est donc tout permis sans aucune retenue. C’est cette audace que je chercherai, ce cri de liberté qu’on nous oblige parfois à taire. Le spectacle sera joué en tri-frontal.

Comme le Maître, on y parlera le français, le russe – qui m’est cher – et certainement l’araméen ou l’hébreu, langues que parlait le Christ. Nous chanterons, Marguerite dansera et volera; le diable fera tomber une pluie de libertés et nous tenterons tous de proclamer à l’unisson que chacun se doit d’épouser souverainement la vie… Si le monde de Boulgakov ressemble par moments à la réalité, il n’en a que les atours: c’est un semblant revendiqué. L’atmosphère, chez Boulgakov, est celle d’un rêve ou d’un cauchemar. Alors, tout est possible dans cet impossible.

Pour être tout à fait sincère, il me semble presque utopique de faire une pièce de théâtre de l’histoire du Maître et Marguerite. Il y a tant de personnages, tant de scènes fantastiques et d’événements écrasants dans un temps si  court… et pourtant, je ne sais pas pourquoi, mais j’ai la conviction qu’avec de la créativité, avec l’amour que je porte à cette histoire, avec l’inventivité des acteurs, l’adaptation que nous proposerons rejoindra ce qui m’a bouleversé dans le récit. L’histoire est magnifique, l’univers est sans limite ; c’est une fresque d’une originalité enivrante et contemporaine. On y trouve du sacré et du brut ; c’est un mélange entre tragédie antique et conte fantastique; c’est une histoire pleine de vie, de rêves; c’est une histoire d’amour entre un auteur et une fleur, un manifeste pour la liberté, accessible à des enfants… C’est un voyage fabuleux qui se doit d’être accompli « avec » les spectateurs. Il y a toujours une petite note dissonante chez Boulgakov qui nous éloigne un peu du vrai, sans pour autant nous égarer dans le fantastique.

On est à la limite, à la frontière, dans le presque… La scène peut tout accepter d’un tel récit car sa logique est à l’intérieur. Il n’y a que le flux des vivants qui fait sens. Un travail de lisière en somme, comme à l’orée d’un bois étrange et attirant.

Igor Mendjisky

« Un spectacle diablement émouvant et cocasse » LE NOUVEL OBS

« Le spectateur, lui, sort de la sur un nuage. Deux heures sans une seconde d’ennui. Des comédiens formidables… » LE CANARD ENCHAINÉ

« Igor Mendjisky nous gratifie en close up d’un formidable exercice de style apte à séduire toutes les générations » LES INROCKS

« Igor Mendjisky réussi une adaptation idéale pour le type de théâtre qu’il aime pratiquer ; un théâtre carnavalesque où la poésie d’images à la Chagall s’impose » LE FIGARO

« Dans une mise en scène imagée et dépouillée, Igor Mendjisky livre du Maître et Marguerite, de Boulgakov, une adaptation parfaite. » LE MASQUE ET LA PLUME

« Un sacré tour de force. Un spectacle à l’énergie foisonnante…» FRANCE INTER

« L’adaptation théâtrale d’Igor Mendjisky est réussie. Elle intègre une dimension diabolique dans la mise en scène… » LE MONDE.FR

Crédit Captavidéo

CONTACT diffusion et production exécutive et déléguée Émilie Ghafoorian 06 18 65 57 00 e.vervaet@fabriqueabelleville.com

CRÉATION le 10 mai 2018 à L’Espace Sorano – Vincennes (94)
TOURNÉE saisons 18-19, 19-20, 21-22
Avignon OFF 2018