Je venais voir la mer

DE Nicolas Giard Michelotti
MISE EN SCÈNE Nicolas Petisoff

C’est l’histoire d’un retour.

Un homme revient dans une ville de bord de mer, revient à une maison qu’il a connue, et parle à une femme qu’il a connue. Il lui parle, depuis le seuil de la maison, et elle ne répond pas.

Il l’a aimée, a partagé sa vie, élevé avec elle son fils, son fils à elle, Matisse. Puis il a fui.

Il parle d’abord de tout et de rien, pour ne pas raconter ce qui a provoqué sa douleur, son départ, son errance ; il voudrait expliquer ses erreurs, les réparer, mais il est si difficile de s’amender. Ce qui bouillonnait sous la surface du bonheur, c’était l’enfance difficile, la violence et le désamour du père, la peur de reproduire les mauvais gestes.

Mais qu’est-ce qu’on transmet quand on refuse son propre héritage ?
Petit à petit, se révèle l’histoire d’un cheminement vers soi, nécessaire pour commencer à vivre.

Il pleut. Sur le seuil des souvenirs d’avant, les visages ressurgissent. Il pleut. Il demande une serviette. Il aurait tellement plus à dire, mais comment ? Dans quel ordre ? Il voudrait dire pourquoi, expliquer sa fuite, expliquer l’impossible. Il pleut.

DE Nicolas Giard Michelotti
MISE EN SCÈNE & INTERPRÉTATION Nicolas Petisoff
AVEC Hervé Rey
CRÉATION MUSICALE & SONORE John M. Warts
CRÉATION VIDÉO Victor Hadrien
CRÉATION LUMIÈRE Pierre-Émile Soulié

PRODUCTION Seizième Étage
COPRODUCTION CPPC – Théâtre L’Aire Libre (Saint-Jacques-de-la-Lande – 35)
SOUTIEN ET ACCOMPAGNEMENT TECHNIQUE Les Plateaux Sauvages
SOUTIEN DRAC Hauts-de-France, ADAMI, Maison du Théâtre d’Amiens, La Manufacture, Anis Gras – le Lieu de l’Autre.
PRODUCTION EXÉCUTIVE ET DIFFUSION Fabriqué à Belleville – FABC

Familier. Je m’y suis reconnu dans tout ce qu’il raconte dans mon rapport à l’espace et dans mon rapport au temps. Un espace infini, d’une infinie grandeur pour les yeux, mais à contrario, un espace intime et très intérieur. Une immensité tellement insaisissable qu’elle nous absorbe dans un espace temps étiré et méditatif qui finalement nous ramène face à nous même, seul.

Et puis il y a eu la rencontre avec Hervé, la vraie rencontre je veux dire, la rencontre d’après les présentations sous le chapiteau d’un festival, la rencontre d’après l’espionnage bienveillant de ce que faisait l’un et de ce que faisait l’autre par l’œil de nos écrans d’ordinateurs. Je parle de la rencontre avec une façon d’être dans l’intimité de l’appartement, d’une voix qui n’est pas celle d’un personnage de cinéma, la vraie voix, le vrai corps. Et moi, j’ai observé cette voix, et j’ai observé ce corps. Et j’y ai vu cette même grandeur que celle d’un paysage marin, une  douceur dans le souvenir, j’y ai lu un être d’une grande sensibilité, et à ce moment de la rencontre vraie, j’avais envie d’avoir une caméra dans les yeux pour zoomer au plus près du visage et de la pensée d’Hervé pour en saisir le détail de cette immensité.

Un imaginaire s’est assez vite imposé à mon processus de recherche de mise en scène. Il fallait capturer l’infiniment grand dans un espace à taille humaine. J’avais rêvé d’une boule à neige, dans laquelle on tenterait de résumer l’incompressible souvenir d’un moment de vie, mais dans mon imaginaire, il ne neige pas au bord de la mer.

Alors, j’ai imaginé un espace grand comme un homme, un cube sans frontière, juste un fond comme un tableau en mouvement permanent et un socle d’eau, espace sombre, froid et liquide.

Sur le fond de ce cube, il y aura une toile de projection, on y fera défiler des univers, des matières, des éléments entre l’abstrait et le vivant. Il s’agira, par ces images vidéo d’accompagner un vertige, de suggérer une solitude.

Le spectacle évoluera dans un univers brumeux, un flou artistique à l’image de la pensée du personnage de notre histoire, il y aura les embruns, il y aura la pluie. Cet espace, posé ni trop à jardin, ni trop à cour, ni à l’avant scène, ni trop au lointain mais juste pile au théâtre du plateau vide sera comme un îlot, une tranche de vie, une carotte glacière qui témoignera de l’histoire de la vie d’un homme comme un gros plan de cinéma. Comme sur un plateau de cinéma, la technique est très présente, elle est visible, elle est autour et au dessus de cet espace, c’est l’œil qui voit, c’est la pensée qui dirige.

Le son participera à cette sensation de grandeur, la respiration se mêlera au ressac des vagues jusqu’à ne plus savoir d’où vient la tempête. Est-elle intérieure ?

Et quand tout s’éteint, que le noir se fait et que la tempête s’adoucit, on quitte le plateau de tournage, on enlève le costume et on passe à autre chose en gardant pour longtemps l’empreinte de cette traversée.

Nicolas Petisoff

« Construit comme un monologue aux apparences anodines, un jeu de pistes où s’entremêlent passé et présent, Je venais voir la mer invite à suivre les méandres du parcours initiatique d’un homme en proie aux doutes, au peur de ne pas être à la hauteur du rôle qu’on lui a assigné depuis la naissance, de mâle viril, cherchant dans ses errances, sa propre identité. Habitée avec une belle humanité par la présence lumineuse d’Hervé Rey que souligne la mise en scène au cordeau de Nicolas Petisoff, la plume précise, saccadée, viscérale de Nicolas Girard-Michelotti éclate en mille morceaux et révèle sa complexité poétique sur scène. Une révélation ! » L’OEIL D’OLIVIER

Crédit Victor-Hadrien

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CRÉATION 7 novembre 2022 aux Plateaux Sauvages (Paris)
TOURNÉE Saison 22-23 et 23-24