Maintenant je n’écris plus qu’en français

TEXTE ET INTERPRÉTATION Viktor Kyrylov
SOUS LE REGARD AMICAL DE Éric Ruf

Viktor, jeune ukrainien de 20 ans, se trouve à Moscou le 24 février 2022 lors de l’invasion russe en Ukraine. Il y vit depuis 3 ans, réalisant son rêve d’enfance : intégrer la plus prestigieuse école de théâtre russe, le GITIS. Il fait alors face aux bouleversements provoqués par la guerre : l’amour devient la haine, les amis d’hier deviennent les ennemis d’aujourd’hui. Le rêve d’enfance devient une trahison
à son peuple.

Maintenant je n’écris plus qu’en français est une histoire ukrainienne. Elle nous plonge dans un conflit qui traverse des siècles de destins mêlés entre deux peuples et met en lumière le rapport qu’ils entretiennent aujourd’hui. Le récit intime et les circonstances politiques et historiques s’entrechoquent : la famille et la patrie, la jeunesse et la mort, la haine et l’amour, la trahison et la culpabilité … Le spectacle pose une question essentielle : pourquoi combat-on ?

TEXTE ET INTERPRÉTATION Viktor Kyrylov
SOUS LE REGARD AMICAL DE Éric Ruf
RÉGIE GÉNÉRALE En cours
SON Thomas Cany
SCÉNOGRAPHIE ET COSTUMES Constant Chiassai-Polin
VIDÉO Clara Hubert
CRÉATION LUMIÈRE Anne Coudret
CONSEIL DRAMATURGIQUE Laurent Muhleisen

PRODUCTION Théâtre de Belleville 
SOUTIENS Comédie-Française, le Jeune Théâtre National, l’Atelier des artistes en exil

Le matin du 24 février 2022 ma vie a complètement basculé. Ukrainien résidant à Moscou, ma mère m’appelle pour me dire que les russes ont bombardé notre ville. Je me retrouve tiraillé entre deux pays qui se déchirent. L’un qui est ma patrie et pour lequel je suis un traître ; l’autre que j’ai choisi pour vivre et pour lequel je suis un ennemi. Ces circonstances ont créé une telle nécessité de m’exprimer que j’ai décidé d’écrire pour la première fois. Écrire pour me comprendre, comprendre tout ce qui s’est passé. Écrire une pièce de théâtre qui raconterait ma propre histoire.

« Par quoi commencer ? ». Où situer le début de cette histoire ? Commence t-elle le 24 février 2022 avec la guerre ? Faut-il raconter comment je me suis retrouvé à Moscou et pourquoi j’ai choisi la Russie ? Faut-il commencer par l’invasion de la Crimée en 2014 ? Ou par la chute de l’URSS ? Par le début de l’occupation russe en Ukraine, il y a 350 ans ? Tous ces événements sont liés et ne peuvent pas exister indépendamment les uns et des autres. J’ai finalement décidé de commencer cette histoire comme elle a commencé pour moi, avec le début de la guerre le 24 février. Quand ma vie est devenue absurde.

« Jusqu’où je vais raconter mon histoire ? ». Cette histoire a un début, mais la fin reste à écrire : je continue à vivre dans les conditions qui m’ont été imposées par la guerre. C’est pourquoi je finis cette histoire par mon arrivée en France. L’adaptation, l’intégration… Ce sont des sujets qui méritent d’être détaillés dans un autre récit, un autre spectacle. Ce que je souhaite, c’est poser la question de la guerre : comment elle arrive dans une vie, comment elle bouleverse une vie et un être. Je souhaite évoquer l’ambivalence que l’on ressent dans ces circonstances : que l’on soit loin physiquement des batailles, que l’on veuille y être, y participer ou au contraire les fuir de toute sa force.

Comment ces deux envies peuvent-elles co-exister, se nourrir l’une de l’autre. C’est cette expérience que j’ai vécu que j’ai besoin de partager au plateau.

Le français n’est pas ma langue maternelle, je l’apprends seulement depuis avril 2022. C’est une langue où j’ai trouvé asile, elle me permet d’échapper à la question linguistique posée en Ukraine depuis la guerre – les ukrainiens russophones refusant désormais de parler russe, leur première langue pour ne pas s’associer avec les occupants.

S’il fallait choisir entre mes deux langues maternelles, ukrainien et russe – je choisirais
le français. C’est pour ça que j’ai décidé d’écrire intégralement en français. Une langue que je ne maîtrise pas comme un francophone, mais dans laquelle je peux être réfugié.

C’est par ce choix d’un exilé que je veux exprimer ce récit : dans une langue étrangère, pour les étrangers, par un étranger.

J’ai trouvé important de raconter des situations personnelles, comme mes relations avec mes amis moscovites vis à vis de la guerre, ma relation avec ma mère qui m’interdit de rentrer en Ukraine. Il me tient également à coeur de traiter de sujets plus globaux, de mettre en voix deux sociétés antagonistes, d’exprimer leurs idées qui s’opposent aujoud’hui avec une violence extrême.

Viktor Kyrylov

« Un seul-en-scène à la fois touchant et pétillant sur l’exil, la culpabilité et le désir de théâtre. […] On est subjugué […] par sa capacité à résister à l’horreur pour accomplir et embrasser son désir de théâtre. Aujourd’hui sur scène, Viktor Kyrylov déploie son jeu intense, a les yeux qui pétillent. Le théâtre est en lui. » TELERAMA

« Maintenant je n’écris plus qu’en français : le cri du cœur d’un comédien ukrainien qui a fui Moscou […] Grâce à sa présence intense sur scène, la qualité de son écriture et la profondeur de ses réflexions, Viktor Kyrylov, 23 ans, nous ébranle et nous questionne car on ne peut s’empêcher de se mettre à sa place et de se demander : qu’aurions-nous fait ? Parce qu’il parle d’ici et maintenant, de l’Europe et de la guerre, son spectacle ne s’oublie pas. » LE MONDE

« Il évoque la douleur de se détacher d’une langue et d’une littérature russes qu’il aimait tant, et la culpabilité de ne pas être retourné en Ukraine pour combattre. C’est l’exil vu à travers les yeux d’un jeune qui rêvait de Tchekov plus que de kalachnikovs » LE CANARD ENCHAÎNÉ

« Maintenant je n’écris plus qu’en français est une chronique russo-ukrainien. […] Le spectacle met en lumière les conflits identitaires, les contradictions intérieures et les fractures de l’exil. Il est aussi une tragédie universelle. Il questionne avec force. Le théâtre devient un espace de vérité. Qu’aurions-nous fait si, alors que nous nous précipitions pour défendre notre pays, notre mère comme celle de Viktor nous avez supplié de ne pas rejoindre le front ? » 

« Seul-en-scène bouleversant […] Maintenant je n’écris plus qu’en français n’est pas seulement un spectacle sur l’exil : c’est un geste de résistance poétique et politique. Un acte de création comme on en voit peu. À voir absolument. » TPA – THÉÂTRE ET PRODUCTEURS ASSOCIÉS

« Viktor oppose la puissance de l’art. Ce jeune homme, qui rêvait de planches et non de champs de bataille, nous rappelle que le théâtre peut être un acte de survie, un cri contre l’oubli et la violence. [Le spectacle] touche sincèrement laissant la salle bouleversée et les yeux embués. » LEVER DE RIDEAU

« Le témoignage d’un seul. Et derrière lui, l’écho de milliers. Ce qu’il raconte semble inconcevable, presqu’irréel — mais c’est, ailleurs, une réalité banale. […] Incroyablement authentique. […] Ce soir, Viktor Kyrylov, c’est le lien entre cette guerre et nous. » L’AFFICHE

CRÉATION le 6 janvier 2022 au Théâtre de Belleville (Paris)
TOURNÉE saisons 22-23, 23-24 et 24-25
Avignon OFF juillet 2023

CONTACTS
Diffusion Anne-Sophie Lombard – as.lombard@fabriqueabelleville.com – 06 76 20 85 27