La Tête Ailleurs

Cette thématique du deuil est bien sûr le second pilier de notre projet. Derrière le ton enlevé et les personnages de comédie, nous voulions traiter de l’impossibilité de dire adieu à un être cher parti trop tôt. Pour Norah, c’est son petit ami Théo, qui était musicien, et qui s’est tué dans un accident de voiture. Les chansons qu’elle entend sont les siennes, et surgissent en réalité à chaque fois qu’elle pense à lui. Sa trajectoire évoque le juste milieu à trouver dans l’acceptation de la mort : Norah n’abandonne pas complètement Théo, mais choisit de lui laisser – à lui et à sa musique – sa juste place. Il reste auprès d’elle, mais elle continue à vivre sa vie.

Cette vie – que Norah accepte de retrouver – nous donne par ailleurs l’occasion de traiter, avec humour, des aléas du quotidien d’une trentenaire actuelle : des dates Tinder affligeants, à la relation à des parents immigrés, en passant par la quête de sens dans des métiers qui n’en ont pas toujours.

Dans l’esprit de cette vie de jeune adulte bien remplie, et pour incarner la tempête constante dans l’esprit de Norah, nous avons travaillé une écriture vive et dynamique, où le rythme est crucial dans chaque interaction. Ce travail s’est parallèlement approfondi dans le travail au plateau avec notre metteur en scène Victor Bourigault, qui partage le même désir d’embarquer le spectateur dans un tourbillon narratif, où chaque émotion le prend par surprise.

Camélia Acef et Youri Rebe